Roger de Raïssac, ancien industriel marseillais est arrivé au Chambon fin 63. Comme beaucoup de gens, en a eu un jour « raz le bol » de la ville, d’une vie qu’il qualifie d’imbécile, et a décidé de tout quitter.
Oui, cela fait 45 ans que je suis au Chambon. Et c’est sur les conseils du pasteur Theis que j’ai repris la librairie de Mademoiselle Usache, et la décision a dû être prise assez rapidement, et comme nous étions jeunes, nous l’avons prise. Ce qui fait que le COLLÈGE CÉVENOL je le connais par cœur. Je fais certainement partie de ceux qui le connaissent le mieux. (rires) Je fais partie un peu de la mémoire du COLLÈGE CÉVENOL, avec des gens comme Tom Johnson, madame Fay, Yvette Galland, Otto Sanson qui est à Grenoble, Miquette, il n’y en plus des masses.

Quelle est votre vision de chambonnais sur le Collège ?
C’est à dire que au départ, de sa création jusqu’à l’après guerre, le Collège Cévenol était le Chambon, puisqu’il était intégré dans le Chambon. A partir du jour où le Collège Cévenol s’est installé à Chômier, les relations se sont distendues, et ce qui fait qu’à partir de ce moment il a moins fait partie du village et peut être effectivement vécu un peu plus en dehors du village. Mais personnellement je n’ai jamais ressenti, étant au Chambon comme libraire, cette distance sous forme d’hostilité. Et j’ai l’impression qu’actuellement il va y avoir un effort de fait, je l’ai ressentit simplement en lisant l’interview de Claude Schaff, j’ai le sentiment que ça prend bonne forme, bonne tournure. Et c’est souhaitable. De plus Andreas a quand même un fils au Collège Cévenol, ce qui est important.

La force de l’exemple.
Tout à fait, je crois qu’il ne faut pas dramatiser cet aspect là, mais il est certain qu’il y eut une période où il y a eu un manque d’harmonie, il y avait des manifestations au Collège Cévenol, au village on disait : « c’est au Collège Cévenol on n’y va pas » ! C’était une attitude étrange, tant d’un côté que de l’autre. J’avoue que je ne me l’explique pas. Il y a beaucoup à faire de ce côté là c’est une évidence.
Je mets maintenant beaucoup d’espoirs en ces deux jeunes directeurs du Collège Cévenol et du Lignon. Ce donc deux personnes de génération identique qui s’entendent bien, et je crois qu’il y a possibilité d’une bonne coopération. Bonne coopération à tous points de vue, même d’un directeur de collège de Lignon qui sera à même de dire aux élèves, votre 2de vous pourrez la faire au Collège Cévenol.  Ce qui n’était peut-être pas toujours le cas…

(Madame de Rayssac intervient a son tour) : Il y a eu un accord précédent entre le Lignon et le Collège Cévenol, lorsque ce dernier a décidé de supprimer la 5ème et la 6ème au profit du Lignon. J’étais au CA à cette époque, comme la clientèle du Collège Cévenol à cette époque était relativement importante et qu’on voulait faciliter la création au Chambon d’un collège, ce qui n’existait pas, autrement dit le collège du Lignon, le Collège Cévenol a décidé de stopper les petites classes. Et il y avait quand même une clientèle pour ces classes, car s’il y en avait peu à l’internat, il restait encore toute cette période faste des maisons d’enfants qui les accueillaient. Dans cet exemple on peut réellement parler de coopération, car si le Collège Cévenol ne l’avait pas procédé ainsi, je ne sais pas s’il y aurait eu la possibilité de créer un collège en bas sans les petites classes. Il y a eut incontestablement un geste vers le public de la part du Collège Cévenol.

L’avenir du Collège Cévenol c’est dans la concertation de tous et il apparaît au fil des interviews qu’il y a un manque de communication de la part du Collège Cévenol vis à vis de la population.
J’allais vous le dire, non seulement avec la population mais avec tous ceux qui ont vécu, qui se sont intéressé et qui continuent à s’intéresser au  Collège Cévenol. Il y a aucune communication, aucune information, si ce n’est et c’est formidable l’apparition d’un type comme Laurent Pasteur qui construise un blog sur l’histoire du collège. Or ce qu’il a fait et mis en œuvre on aurait peut être put le faire depuis déjà pas mal de temps.
On doit reconnaître qu’il y a eu un manque d’information, d’information continue, on ne peut intéresser les gens à quelque chose que dans la mesure où ils sont informés sur la vie de ce quelque chose. Des informations étaient dispensées à chaque rentrée, mais était-ce suffisant ?

L’international est un fondamental du Collège Cévenol et doit être encore plus développé ?
J’avais proposé, j’avais souvent dit : « vous n’intéresserez les gens au sujet du Collège Cévenol que dans la mesure où vous les informerez sur le  Collège Cévenol ». Le pasteur Theis faisait une conférence ou deux par trimestre dans différentes villes de France, et c’est par cette source que mes parents ont connu le Collège Cévenol. Car je suis un ancien du Collège Cévenol.
Tant et si bien que j’avais soumis au CA de faire une réunion à Marseille (ville dont je suis originaire), réunion à laquelle elle participerait pour pouvoir donner justement des informations sur le Collège Cévenol avec le directeur de l’époque. On a fait cette réunion qui a eu du succès, il y avait une 40aine de personnes donc plus que ce que je pensais au départ. J’ai donc bien insisté sur le fait que c’était un point de démarrage et qu’il fallait  le faire également dans d’autres régions comme Lyon, l’Alsace, dans le sud ouest. Il n’y en malheureusement pas eu d’autres. Mais c’est un peu comme la clientèle, il faut la chercher, elle ne tombe pas du ciel, il faut de la prospection.

Donc le futur du Collège Cévenol semble également lié à Pentecôte 2009. Qu’en pensez-vous. ?
Et bien j’applaudis des 2 mains. Mais par moment je me pose la question de savoir si ça n’a pas démarré un peu tôt, et que d’ici Pentecôte le feu perde de son intensité.

Je peux vous répondre puisque je suis directement concerné. Il est clair que les interviews par exemple, que les mises en place de diverses choses comme l’article dans Wikipédia, l’information des anciens sur ce qui se passe au COLLÈGE CÉVENOL (puisque je vois Fabien Laroque tous les mois pour faire le point, que Laurent est en contact permanent avec  les  divers responsables du COPIL)  et que Laurent tiens au fait que chaque jour sur le blog il y aie une nouvelle info et c’est le cas ! Nous maintenons ainsi le feu sous la gamelle. Parce que nous interviewons une personne donnée, cet interview va favoriser la prise de position sur le blog d’une personne qui avant ne se sentait pas forcément motivée, et va alors communiquer avec les anciens et faire passer le message plus loin, car, parce qu’ils connaissent ou apprécient cette personne donnée, vont alors s’impliquer ; c’est comme dans la chanson le principe du papillon.
De plus, les réunions qui se multiplient et qui comme l’idée que vous aviez suggérée se délocalisent, entretiennent l’envie de foncer. Les ateliers et les projets sont là aussi pour continuer la motivation, la planche, l’atelier incroyable que souhaite proposer Andreas Braun et dont je lui laisserai la primeur, etc...Et puis surtout cette énorme préparation pour recevoir plus de 1000 personnes. Si on atteint ce chiffre, il faut une sacrée organisation. Je peux vous dire que Laurent fournit un travail colossal, car au contraire de vous, nous pensons que nous sommes partis presque trop tard. Mais c’est possible ! Fort heureusement nous sommes pratiquement 80 anciens à mener le projet sous l’égide de Laurent, et il en viendra d’autres.
Vous avez raison je pense d’entretenir la flamme par la communication.

Pour finir je m’adresse à l’ancien Président de l’association des anciens et j’aimerais que vous donniez un message fort aux anciens concernant Pentecôte2009.
Ce message fort n’est pas difficile. Que tous ceux qui peuvent venir viennent, n’hésitent pas. Que tous ceux  par exemple de mon âge viennent avec enfants, petits enfants, arrière petits enfants et plus si possible…Il faut si on veut relancer la machine , que les anciens, et j’en serais très fier, soient à la base de cette relance. Et incontestablement pour l’instant c’est le cas, tout en communiquant plus. Et j’espère que l’association des anciens va faire le nécessaire pour communiquer d’avantage.