- Quelle belle journée ! Parce que je suis à côté de Monsieur et de Madame Bouhkechem, et pour moi c’est un grand moment comme j’en suis sûr pour beaucoup d’anciens de pouvoir avoir de vos nouvelles.
Madame Bouhkechem, Monsieur Bouhkechem, merci de me recevoir dans votre belle maison, une vieille ferme de la Haute Loire, au coin du feu, avec une grande grande cheminée, comme on les faisaient dans le temps. Alors Monsieur Bouhkechem , c’est vrai que les élèves de la période où vous avez été enseignant au Collège, gardent de vous un souvenir profondément ému et vous ont toujours considéré comme un grand professeur qui leur a apporté énormément de chose. J’aimerais juste restituer un peu la période durant laquelle vous avez enseigné au Collège Cévenol.
- Bien, on est arrivé en même temps que le pasteur Gagnier, l’année scolaire 67 68, et on en est reparti en 1983.
- (Mme Bouhkechem) Oui avec des interruptions.
- Oui, une année en 70 où la coopération m’a demandé d’étudier un projet d’enseignement bilingue au Tchad, alors on a passé une année au Tchad, bilingue je veux dire arabe et français, dans le secondaire. Ceci dit 68, ne s’est pas passé en 68 au Collège, c’est en 69 ( rires), jeveux dire que c’était à retardement. Mais quand Monsieur Gagnier, qui est très rapidement tombé malade, est parti après 2 ans, il y a eu un triumvirat pour diriger le Collège, dont je faisais partie, il y avait Monsieur Girardin, prof de français, moi-même et cette dame dont j’ai oublié le nom (Madame Dorian NDLR) qui était assistante de Direction.
[...]
- Cette idée de Pentecôte 2009, qui émerge vous semble être une chose qui pourrait aider le Collège à aller de l’avant ?
- A mon avis ça peut se justifier non pas qu’on reconstitue une mémoire nostalgique de ce qui a été vécu, on peut le faire remarquer, mais je crois qu’il faudrait réfléchir à ce que deviendra le Collège dans les conditions nouvelles, dans les mutations, du monde actuel, et le monde des élèves en particulier, dans cette recherche d’un qualitatif et quelles conditions permettraient ce développement et ce renouvellement. Je crois que ce sera intéressant de réfléchir sur cette question.
- Alors le thème proposé pour cette réunion de Pentecôte 2009, c’est la paix et la non-violence.
- Ce qui était à l’origine aussi, je veux dire la non-violence et la paix sont incontestablement des intemporels, ça peut être dans le passé, et dans le présent, et ça l’est d’autant plus aujourd’hui, que la violence est une donnée évidente de la vie actuelle, et la paix est un idéal actuel aussi. Mais comment construire un Collège et la vie d’un Collège inspiré par l’aspiration à la paix et le refus de la violence ? Mais je crois que c’est tout le propos pédagogique et d’éducation qu’il y aurait dans le collège. [...]
- Donc pour conclure, cette réunion de Pentecôte, vous la voyez tous deux comme quelque chose de plutôt positif ?
- C’est peut-être une chance qui est donnée de rebondir et de construire quelque chose de nouveau. Cela suppose aussi un engagement des anciens, jusqu’à présent je ne sais pas si ça s’est passé. Cela va être intéressant de voire comment les anciens sur une période aussi longue peuvent se rassembler et s’intégrer dans une vision nouvelle ; ce sera intéressant de voire comment ça peut se faire. Parce que je suis persuadé que les anciens de 47 48 n’ont pas le même point de vue que ceux de 60, et il est certain qu’il va falloir des débats, des discussions et des rencontres, pour construire une vision commune. Il va falloir rendre compte de la diversité.
- (Mme Bouhkechem) Il y a eu le premier janvier 2000 un rassemblement, orchestré par un blog sur internet, créé par une américaine qui a dit qu’elle souhaitait passer le 1er janvier 2000 au Chambon, et a donné un rendez-vous à tous ceux qui veulent sur le pont en bas du temple, et bien que ce n’ait été qu’une rencontre, il y eut quand même une centaine d’anciens, qui venaient même parfois de loin.
- Je crois que le Collège a beaucoup besoin qu’on s’intéresse à lui, parce que les personnes qui actuellement sont en charge du Collège, n’ont pas eu connaissance de toute cette histoire. [...] Je reste persuadé qu’il faut une sorte de transmission, et dans ce sens une réunion de ce genre peut être tout à fait bénéfique ; parce qu’il y aura peut-être la petite étincelle qui passera…